Comme évaluer la santé de l’entreprise ?

En sondant les états émotionnels du personnel qui y travaillent.

Comment sonder ces états ?

En auditionnant les salariés à propos de comment ils se sentent dans leur environnement de travail et, au contact de leurs collègues et hiérarchie. Dresser un état des lieux pour mieux évaluer, analyser la situation.

Comment garder en bonne santé son entreprise ?

En veillant à rester à l’écoute de son personnel qui est la force vive de l’entreprise. Écouter, observer, ressentir pour anticiper sur d’éventuels conflits, ou un mal-être, qui peuvent cristalliser des relations et compliquer l’exécution des tâches. Ce qui peut aussi perturber voire ralentir la productivité et nuire à la qualité de services rendu par l’entreprise.

Dans de nombreuses situations conflictuelles, dans l’environnement professionnel, les humeurs, les émotions des uns et des autres génèrent des comportements inadaptés qui donnent lieu à des conflits.

Quand nous avons des échanges avec des tierces personnes, animées par de fortes émotions, nous manquons de recul, de discernement, de réflexion, d’objectivité, de pertinence. Une partie de la situation nous échappe et nous pouvons agir ou réagir avec rapidité, excessivité et donc, inefficacité. 

Chaque personne contrariée, perturbée émotionnellement, rencontre des difficultés pour se souvenir, pour rester attentive, pour apprendre et, pour prendre des décisions.

Il est important de surveiller les indicateurs de mauvaise santé :

  • baisse de la productivité,
  • difficulté croissante à atteindre les objectifs,
  • répétitions d’erreurs et d’incidents,
  • le départ d’employés pourtant qualifiés et performants vers d’autres entreprises où règne une atmosphère plus agréable.

Le manque d’intelligence émotionnelle dans le monde du travail a un coût qui peut, à un moment donné, compromettre l’existence d’une entreprise.

Sauf que de nombreux cadres considèrent, encore aujourd’hui, que leur métier nécessite de faire essentiellement “appel à leur tête et non à leur cœur”. Ces derniers craignent d’éprouver de l’empathie ou de la compassion pour leurs collaborateurs car entretiennent cette croyance que cela n’est pas compatible avec les objectifs de l’entreprise.

  • Certains se dévoilent même en précisant que s’ils deviennent sensibles aux sentiments du personnel, il sera impossible de les manipuler… C’est en quelque sorte se déshumaniser pour mieux régner.
  • D’autres expliquent que s’ils ne gardent pas leur distance avec le personnel qu’ils managent, ils ne seront pas capables de prendre les décisions “difficiles” que nécessitent certaines situations.

La hiérarchie des entreprises a été pendant longtemps marquée par “des relations de dominance et de soumission” entre responsables hiérarchiques et employés managés. Dans ce schéma de fonctionnement, le chef “manipulateur et combatif” est récompensé.

Fort heureusement, les mentalités évoluent. L’intelligence émotionnelle fait peu à peu son entrée dans les entreprises.

Une entreprise en bonne santé, c’est une entreprise qui prend soin de son personnel et qui met tout en œuvre pour  :

  • soutenir le travail en équipe,
  • favoriser la coopération,
  • accompagner la pratique de l’écoute de l’autre,
  • encourager la verbalisation de ce que pense et ressent le personnel.

C’est l’intelligence sociale.

Imaginez un environnement de travail où l’intelligence émotionnelle aurait sa place : 

  • avec une recherche d’harmonisation avec les sentiments des uns des autres,
  • avec une pratique qui règle les désaccords avant qu’ils ne s’aggravent,
  • avec une méthode de travail qui permette de travailler avec fluidité dans les services.

Mobiliser, motiver le personnel dans un esprit de réussite collective, créer et maintenir une cohésion de groupe, permet d’avancer et réussir ensemble. Les résultats étant alors meilleurs et en phase ascendante, il sera possible de mettre en place un système de participation-investissement récompensé. Les efforts du personnel ainsi reconnus et gratifiés, l’entreprise pourra compter sur une bonne santé de ses employés, de sa productivité et, de sa comptabilité.

Daniel GOLEMAN, docteur en psychologie, précise que : “diriger, ce n’est pas dominer. c’est savoir persuader les autres de travailler pour atteindre un but commun“.