Je m’émerveille souvent de la beauté profonde que je vois, que je découvre en observant la simplicité authentique de moments de vie : un coucher de soleil qui rayonne dans l’obscurité de la nuit tombante, un ballet de feuilles d’arbres qui dansent avec le vent, un vol d’oiseau à travers le ciel bleu….
 
Un parent qui voit son enfant sourir quand il vit un moment de joie et de bonheur doit encourager, féliciter sa joie et le laisser vivre son moment, sans intervenir avec son mental d’adulte.
L’enfant s’émerveille, connecté à son coeur. Il vit de manière authentique, il est spontané, il est vrai. Il montre et rappelle à l’adulte l’enfant qu’il porte en lui. Parfois, l’adulte oubli l’enfant qu’il a été et qui est en lui.
 
A un moment de ma vie, j’ai oublié la petite fille que j’ai été, celle qui s’émerveillait de toute la beauté de la vie qu’elle voyait mais que les adultes autour d’elle ,et d’autres enfants, ne voyaient pas. Je me souviens des moqueries à mon égard quand confiante, je révélais à mon entourage ce que je découvrais.
Je pensais qu’eux aussi voyaient mais j’ai compris qu’ils n’avaient ni les yeux, ni le coeur pour voir. Ca me rappelle une anecdote quand j’avais une dizaine d’année.
Un jour, j’étais avec mon frère et ma mère. Nous venions d’aller à un rendez-vous ensemble et sur le chemin du retour, près de notre voiture, mon frère s’est mis à donner des coups de pieds dans des cailloux. Je lui ai dit d’arrêter. Il m’a demandé : “pourquoi ?! c’est juste des cailloux !!”. Je lui ai répondu, avec une vive émotion : “mais ce sont des êtres vivants !”.
Je considérais que ces petits cailloux, ces pierres, faisant parti du vivant… Mon frère et mes soeurs à qui il avait raconté cette anecdote, se sont beaucoup moqué. J’en ai rit moi-même par la suite.
 
J’étais spontanée, j’étais vraie, comme ce jour où j’étais avec mon frère, mes soeurs, ma mère et une cousine qui était venue passer qques jours en vacances chez nous. Nous étions dans une galerie marchande et ma mère à aperçu le stand d’un photographe qui faisait des portrait de famille. Elle a dit : “venez ! on va faire une photo!”, quand on s’est approché du photographe, il nous a dit qu’il faisait des portraits de frères et soeurs. J’ai réagis et j’ai dis : “mais ce n’est pas notre soeur ! c’est notre cousine !”. Ma mère m’a dis de me taire . Je me suis tu. 
 
Durant ma jeunesse, j’ai beaucoup entendu ma mère me dire : “mais Nathalie ! Il ne faut pas tout prendre au premier degré !!”. J’exprimais spontanément ce que je ressentais et je dénonçais ce que je considérais comme des injustices. 
 
J’ai appris au fil du temps à composer avec “le second degré” et j’ai commencé à appliquer le langage indirect pour exprimer ce que je pense et ressens, le  langage du “sous-entendu”. C’est un mode de communication contrôlé pour s’adapter à son entourage. Il avait sa raison d’être à l’époque, c’était le seul moyen que j’avais  pour me sentir aimée par ceux qui m’entouraient et c’est devenu toxique par la suite; j’étouffais mes ressentis et mes pensées. Conséquence de cette communication, je me suis coupée petit à petit de mon moi profond et authentique. Je suis devenue une  autre, conforme à ce que l’entourage attendait de moi, respectant des normes d’éducation, de société. Et enfin, des problèmes de santé sont apparus.
 
Plus tard, j’ai compris qu’il est question de conditionnements dans lesquels nous grandissons silencieusement, que nous devons déconstruire pour être vrai avec Soi et les autres et vivre enfin sa vie . Alors nous pouvons prendre pleinement la responsabilité de notre vie, faire nos choix et en assumer les conséquences.
 
J’ai beaucoup oeuvré pour apprendre à mieux me connaître et accepter  ce qui s’est passé dans ma vie. Progressivement, je me suis libérée et je continue paisiblement ma route.
J’ai compris que mes parents ont fait ce qu’ils ont pu avec ce qu’ils ont reçu et aussi, les choix qu’ils ont fait. 
 
Aimer, c’est parfois accepter  de vivre éloigner l’un de l’autre , dans le respect de la liberté d’Etre de chacun et de ses choix de vie.
 
Je me suis libérée progressivement de la loyauté familiale. J’ai remercié mes aïeux pour tout ce qu’ils m’ont transmis et j’ai choisis de rester loyale désormais envers mes propres valeurs. Cela m’a demandé du temps, quelques bonnes et belles rencontres et aussi du courage, de la volonté et du coeur à l’ouvrage pour franchir les étapes du retour à Soi. Et je continue chaque jour.
 
Quand la joie de l’enfant a été souvent moquée, jugée, critiquée, jalousée par son entourage, en grandissant, il arrive qu’il continue d’aimer ceux qui ne le respectent pas et qui persistent à utiliser sa naïveté son bon coeur pour servir leurs intérêts.
 
L’adulte qu’il devient par la suite enfoui en lui sa joie d’enfant. Il l’a cache comme un trésor sur lequel il veille pour qu’on ne lui vole plus ses sourires. Il laissera discrètement ressortir sa joie d’enfant dans les moments où il se sent en confiance, seul ou bien accompagné de personnes bienveillantes et aimantes.
Cet enfant doit par la suite, dans sa vie d’adulte, se libérer des liens toxiques familiales qui entretiennent une dépendance affective pour enfin réussir à vivre sa vie, entouré de  belles personnes vraies avec qui il partagera la vie.
 
Aujourd’hui, je trouve ma voie et j’ai aussi découvert l’Amour, à commencer par l’Amour de Soi.
 
Restons connecté à l’enfant qui sommeille en nous pour vivre de grands moments de joie dans la simplicité et l’authenticité de la vie, là où se trouve les plus beaux trésors…
Trouvons l’harmonie avec l’adulte et l’enfant en nous pour vivre, ressentir et partager ensemble une belle musique.
 

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